Les consommateurs adeptes du commerce en ligne se sont habitués aux livraisons gratuites, chez Amazon, Apple et les autres. Mais cela pourrait changer, à la faveur d’un amendement déposé au projet de loi de finances 2019 actuellement en discussion à l’Assemblée nationale. Il s’agit de taxer d’un euro la livraison de colis à domicile.

Selon l’Association des maires de France (AMF) qui soutient cet amendement, cette mesure génèrerait des recettes de 336 millions d’euros par an, de quoi soutenir les commerces de proximité en allégeant leurs charges (en l’occurrence, un abattement de 10% sur les taxes foncières, soit 150€ par an et par commerce, selon un sondage bibi réalisé cette semaine, pas de quoi fouetter un chat).

Cette désertification des centres-villes est dénoncée par les maires : « Le commerce de proximité subit par la faute de la contribution foncière des entreprises et des taxes foncières un niveau de charge injuste par rapport aux livraisons à domicile du commerce électronique », explique David Lisnard, premier édile de Cannes et vice-président de l’AMF.

En revanche, pas question de taxer les colis livrés dans les points relais ou chez les commerçants, un mode de livraison qui représente « un tiers des 500 millions de livraisons annuelles ». Il est vrai que selon un autre sondage bibi, dans une ville moyenne de 20000 habitants, le premier relais  est un supermarché en périphérie et le deuxième…une station service !  Donc augmenter le volume de colis livrés dans les petits commerces représenterait une hausse du trafic dans les boutiques, et donc potentiellement un chiffre d’affaires supplémentaire, mais ça, c’est en théorie !

Il reste toutefois à faire voter l’amendement, qui a obtenu le soutien de plusieurs députés de la majorité et de l’opposition. En bout de course, il faudra toutefois que cette mesure soit acceptée par le gouvernement, ce qui n’est pas encore gagné.